dimanche 19 janvier 2014

L'Art Déco et Tamara de Lempicka

Bonjour à tous, dans mon dernier article je vous avais parlé de la période Art Nouveau et essentiellement de la publicité qui est propre à ce mouvement.
Comme il serait bête de s'arrêter en si bon chemin, avançons un peu dans le temps jusqu'à la période suivante, celle de l'Art Déco.

Cette période est celle de l'Entre-Deux-Guerres, des années folles ou l'on souhaite oublier la première guerre durant années 20, et celle plus sombre ou l'on voit la prochaine guerre arriver dans les années 30.

L'Art Déco, tout comme l'Art Nouveau en son temps, est un mouvement global qui va avoir un impace sur l'ensemble de la vie artistique : l'architecture, les arts décoratifs, la peinture et la sculpture participerons ensemble à cette tendance.
En plus de cela, le style Art Déco est le premier mouvement mondial et va toucher l'ensemble des pays développés, allant du Palais Akasaka au Japon, au GE Building aux Etats Unis.

Ce mouvement débute doucement en 1915 et s'imposera seulement après la guerre, en s'opposant au style foisonnant de l'Art Nouveau, à cela est préféré un retour à la symétrie, aux lignes épurées, à l'ordre précis et aux géométries stylisées, bref un retour à la rigueur.


Maintenant parlons de l'artiste la plus emblématique de ce style, Tamara de Lempicka.


Avant de parler de ses oeuvres, parlons un peu d'elle, née en Pologne à Varsovie et arrivée à Paris à ses 16 ans, avant cela on ne sait rien de sa vie.
Une fois à Paris, elle va être la parfaite mondaine et fréquenter le tout Paris,  soigner son style et ses apparitions.
Elle a plus d'une fois défrayée la chronique pour son lien pour le moins ambigu avec les hommes, tout aussi bien qu'avec la gente féminine.

Les oeuvres de de Lempicka sont marqué par l'influence d'un autre artiste, André Lhote qui avait pour ambition de créer un nouveau cubisme, moins torturé, plus coloré, finalement plus "bourgeois": Il s'agit de réconcilier les salons d'art conservateurs avec le cubisme d'avant-garde de Braque ou Picasso, peu accessible et pas toujours aux goûts des acheteurs.

L'oeuvre entière de Tamara de Lempicka est marquée par ce style, ou le corps est présenté comme un objet, et non pas un être vivant, avec un décor marqué par l'influence du cubisme.
La musicienne/Femme en bleue à la guitare

La tunique rose

Ces deux tableaux de femmes sont réellement représentatif des créations de l'artiste: Dans chacune de ces peintures, le corps de ces femmes semblent ne pas être fait de chair, mais comme sorti d'un moule, fait dans une texture synthétique et immobile pour l'éternité.

Le fond de ces deux tableaux, ainsi que les vêtements représentés sont fait selon un style cubiste affirmé, et c'est particulièrement vrai dans le premier tableau.
Dans celui ci, les vêtements ont presque l'air d'être solide, on les dirait figé par un artifice.
Les bâtiments présents derrière la femme  sont réduits à leurs états de forme géométrique, sans autres détails que les jeux de lumière se faisant dessus.

Enfin pour terminer sur ces deux tableau, vous pouvez maintenant observer pourquoi la relation de Tamara de Lempicka avec les femmes était ambigu aux yeux de la "bonne société" de l'époque.
La robe de la femme du premier tableau laisse aisément  transparaître ses formes, jambes comme poitrine, tandis que la seconde femme semble attendre que l'artiste vienne la rejoindre dans une pose lascive.
Et j'ajouterais que ce ne sont clairement pas les tableaux féminins de l'artiste les plus tendancieux, et je laisse les plus curieux d'entre vous effectuer leurs propres recherches !           

Et pour VRAIMENT terminer, je vous invite à remarquer la ressemblance frappante entre la musicienne du premier tableau et Tamara de Lempicka elle même.
Sans que je sache si il y a un quelconque lien, on peut trouver intéressant la présence d'une guitare dans les main de l'artiste, comme en écho à la Guitare de Georges Braque que l'on retrouve à plusieurs reprise dans son oeuvre.    

Améthyste
En 1946, année de cette peinture, les années folles sont terminées et la crise économique de 1929 ainsi que la seconde guerre mondiale ont touchés l'effervescence artistique.

La différence de cette peinture ci dessus avec celles précédemment citées est criante: dans les premières, les deux femmes esquissent un léger sourires et mettent en avant leurs formes.
Ici, rien de tout cela, le visage comme la posture de cette femme ne montrent qu'affliction et pas une once de joie ou de plaisir.

Dans le même sens, la poitrine est ici partiellement dénudée, et pourtant l'érotisme en est absent, ceci étant lié aux sentiments du personnages, ainsi qu'à la position de la guitare: il est intéressant de constater que dans le premier tableau présenté plus haut, l'instrument est plus petit et participe à la mise en valeur du corps, soulignant les formes de la femme; tandis que dans ce tableau, la guitare est plus imposante, plus lourde et cette femme est courbée dessus et donne une impression de lourdeur.

Enfin, les décors urbains des tableaux de la jeunesse rappelant les belles heures d'une industrie florissante ne sont plus d'actualité et les nuages de ce tableau ne peuvent que rappeler les drames que le monde à connu jusqu'à récemment.

Voici la fin de cette article sur la période Art Déco avec la présentation de son artiste phare, j'espère que je serait parvenu à vous intéresser et que vous ne manquerez pas d'aller observer une prochaine exposition consacrée à la période Art Déco.




jeudi 9 janvier 2014

Dossier: l'art et la publicité

Bonsoir à tous,

Aujourd'hui un article, pas sur un vernissage ou une exposition, mais un petit dossier sur un thème qui me trotte dans la tête depuis un moment, celui de l'art et de la publicité.

Et si il y a bien une période qui a tissé des liens forts entre l'art et la publicité, c'est la période Art Nouveau, période courte qui commence à la fin du XIXème siècle pour s'achever vers 1910.

La particularité de cette période part rapport aux autres tient à deux caractéristiques: son expansion et sa visibilité extrêmement rapide avec une production diversifiée et très intense, ainsi que sa fin non moins rapide qui en font une période très courte comparée à d'autres mouvements antérieurs.

La naissance de la période Art Nouveau concorde avec plusieurs éléments de la société de l'époque: Cette période est celle du mouvement, par le développement du cinéma et celui de l'automobile et donc par les difficultés des artistes à représenter ce mouvement.
Les impressionnistes représentaient le mouvement dans sa fugacité, comme la captation d'un unique moment par l'oeil,  mais les artistes de la fin du siècle ont du chercher de nouvelles réponses.

Ce moment est aussi celui de l'industrie de masse, d'objet sans particularités ni charmes, qui destinaient les petites manufactures à fermer.
Plusieurs de ces manufactures, se sont donc mises à travailler sur des pièces uniques, de luxe, c'est à dire de l'art appliqué, dont on connait encore les noms aujourd'hui comme par exemple Emile Gallé  ou l'américain Tiffany.



De ces deux mouvements va naître la période Art Nouveau, qui a pour ambition de mettre de l'art absolument partout, dans le mobilier, les architectures, les luminaires, et pour soutenir tout cela... La publicité.



Voici quelques exemples d'éléments issus de la mouvance Art Nouveau, qui sont comme vous le voyez très riches en ornements, voir même bariolés pourrait-on dire.

Les publicités de la période Art Nouveau sont très caractéristique et on les reconnaitrait aisément comparées à des publicités d'autres périodes.




Voici plusieurs exemples de publicités issus de l'Art Nouveau, et comme vous pouvez le voir, il y a certains traits communs à toutes ces oeuvres.

Au niveau du graphisme et des tons utilisés, ces publicités sont toutes assez semblable, avec des tonalités globalement du même ordre et participe à former une réelle unité aux créations de cette époque.

Dans les publicités,  la femme y est littéralement omniprésente, et les créations sans représentations féminines font figure d'exception.
Car à plus d'un titre, la fin du XIXème siècle et le début du XXème sont à l'image de la femme: Cette période est celle des salons mondains, ou les femmes tiennent le rôle principale, elles sont placés au centre de la "bonne société" de la Belle Epoque.

De plus, c'est aussi la période du début des revendications féminines et de la lutte des sexes qui ont été représenté par les artistes selon différentes visions à travers l'Europe: La femme littéralement bourreau de l'homme dans Vallotton, La "femme fatale" empreinte d'érotisme chez Klimt par exemple.

Ensuite comme pour les objets, la publicité de l'Art Nouveau se construit dans l'opulence: les affiches publicitaires montrent une horreur du vide, avec des éléments parfois dans chaque coins, tant et si bien que nous ne savons parfois plus ou poser le regard.
L'opulence se retrouve aussi dans le nombre de publicités produites, et d'ailleurs comme vous pouvez l'observer avec cette affiche publicitaire des Pays-Bas en haut à gauche, la tendance ne s'arrête pas aux frontières de la France, mais englobe une bonne partie de l'Europe.

Et pour terminer sur la période Art Nouveau, comme vous pouvez l'observer sur plusieurs affiches si dessus, l'inspiration d'éléments végétaux pour créer le mouvement, en élément central ou en fond, souvent dans une sorte d'ondulation est utilisé très fréquemment et fait aussi parti des caractères qui distinguent les affiches publicitaires du début du XXème siècle.


Toutefois, si il y a bien un publicitaire qui a réussi à ensuite exister en tant qu'artiste, il n'est ni du début du siècle, ni même européen.

Cet artiste, qui a surtout marqué dans ses activités d'illustrateur, et dont le nom ne vous dira peut être rien mais dont vous aurez sûrement déjà croisés quelques unes de ses oeuvres est l'américain Norman Rockwell.

Mais avant même d'en dire plus sur ses créations, une petite précision s'impose: Rockwell est l'artiste favori des américains, et pourtant, à son époque,  les puristes du monde de l'art le voyaient même pas comme un véritable artiste.

C'est dans l'illustration que s'oriente Rockwell pendant ses études artistiques, et durant plus de soixante ans de carrières, il aura réalisé un nombre hallucinant d'illustration à but commercial en tout genre: de la couverture de magazine à la publicité, réalisant même des cartes de Noël et des calendriers !

Toutefois, parmi cette pléthore de création, il y a tout de même une série qui à plus marqué les esprit par sa longueur: les illustrations des premières pages pour le Saturday Evening Post, pour lequel il à réalisé plus de 300 peintures.





 Ces couvertures de magazines de Rockwell sont vraiment typiques de l'oeuvre de l'artiste: on retrouve toujours chez lui cette image d'Amérique paternaliste idéalisés, trop sympathique et trop désuètes comme le disent ses détracteurs.

Néanmoins, ces images représentent réellement les pensées et l'histoire de Rockwell, enfant il préférant la campagne à la ville et n'ayant pas de camarade d'école, c'est auprès de sa famille qu'il grandit et trouve refuge, et de là toutes sortes de dissension à la morale ou l'ordre familial se retrouve bannie de sa manière d'être et de peindre.

Mais finalement, malgré sa production conséquente, ce sont ses oeuvres tardives que l'on retient et qui ont le plus marqué.



La plupart d'entre vous aurons je suppose reconnu le célèbre triple autoportrait de Rockwell, réalisé en 1960 à l'âge de 66 ans.

Voici la fin de cet article consacré à l'art et la publicité, j'espère qu'il vous aura plu et que j'aurais l'occasion de vous retrouver, je l'espère assez vite.

D'ici la, passez une bonne soirée et si vous trouvez le temps, n'oubliez pas d'aller visiter des expos !

mercredi 18 décembre 2013

L'Oeuvre du mercredi, number 5

Bonsoir à toutes et tous,

Pour les étudiants lisant ces lignes, j'espère que votre semaine d'examen s'est bien terminée ou le sera prochainement.

Pour cette oeuvre du mercredi, pas de vente aux enchères ni d'exposition, je vais tâcher de faire preuve d'un peu plus de légèreté !

Il y a 2 jours nous nous remémorions l'anniversaire de naissance de Kandinsky en 1866 mais c'est à un autre artiste né un 18 Décembre que l'oeuvre ci dessous appartient.


Certains aurons peut être reconnu le trait caractéristique du peintre allemand Paul Klee, né en 1879 !

Cette oeuvre, comme de très nombreuses du peintre est en effet marquée par cette utilisation de lignes qui séparent l'oeuvre en de nombreuses petites zones.

Voila pour cette oeuvre du mercredi, je vous souhaite à tous de très bonne fêtes et à une prochaine fois !

mercredi 11 décembre 2013

L'oeuvre du mercredi, puissance 4

Bonsoir tout le monde,

N'ayant pas le temps d'écrire des articles sur des vernissages ou expositions, je reste tout de même fidèle au poste pour vous présenter une oeuvre comme chaque mercredi depuis maintenant un mois.

L'oeuvre du jour est l'occasion de faire le lien entre art et littérature: il s'agit d'un portrait de la romancière britannique Jane Austen, que vous pouvez observer juste en dessous.


Cette aquarelle a auparavant toujours été une possession de la famille Austen, et elle a été vendue aujourd'hui même  par Sothebys' à Londres pour 270 000$.

La peinture a été acheté par un acquéreur inconnu, le musée Jane Austen n'étant parvenu qu'à lever la somme de 236 000$ par une opération de crowdfunding, insuffisant donc pour remporter l'enchère.

L'avenir nous dira donc si les amateurs de la romancière pourrons observer ce portrait !

A très bientôt et bonne soirée !

mercredi 4 décembre 2013

L'Oeuvre du mercredi, la troisième

Bonjour bonjour,

Pour cette troisième édition de l'Oeuvre du mercredi, je ne pouvais vraiment pas manquer l'occasion de vous parler de l'artiste francaise ayant marquée la semaine : Laure Prouvost, gagnante du prestigieux prix Turner, distribué par le Tate Museum.


C'est avec une oeuvre murale de ce type, combinant peintures, images très courtes  projetées sur les écrans et sculpture que la francaise a été désignée lauréate.

L'artiste sera plus tard exposée à la galerie Nathalie Obadia et je tacherai de vous tenir au courant à ce propos !

Bonne journée et à bientôt !

mardi 3 décembre 2013

Présentation d'artiste: Isabelle Delacre, entre art et communication

Bonjour à tous,

Après un article sur les liens entre l'art et le financement d'entreprise, je vais maintenant vous parler de l'art en tant que support de communication.

Tout le monde connaît les activités de mécénat de plusieurs grandes entreprises comme Cartier ou les activités de collectionneur de dirigeants renommés comme Bernard Arnault ou Francois Pinault.

Ces investissements, qui servent la réputation de groupes, ne concernent pas directement leur communication visuelle. Je vous révèle aujourd’hui une démarche plus concrète puisqu’il s’agit d’enrichir l’identité graphique de ces marques.

L'artiste que je vous présente se nomme Isabelle Delacre. Diplômée d'école supérieure de graphisme, elle a travaillé pendant 27 ans dans le design de marque. Il y a quelques années, elle réalise une synthèse de sa formation artistique et de son expérience en entreprise pour proposer une solution innovante et audacieuse.

Celle-ci consiste à concevoir et peindre des toiles intégrant le logo d'une marque dans le respect d’un cahier des charges . Cette démarche permet aux entreprises de se distinguer visuellement lors d'événements inter-professionnels. Les toiles peuvent être reproduites sur une large gamme de supports renforçant ainsi l’image des entreprises.

Vous pouvez l'observer avec l’exemple ci-dessous réalisé dans le secteur de la Finance et qui échappe à une communication standardisée et sans surprise.




Utiliser l'art pictural pour communiquer est une alternative plus qu'intéressante alors que la notoriété des entreprises demeure un élément vital de survie dans un contexte de forte concurrence.

Pour en savoir plus, je vous conseille de visiter le site d'Isabelle Delacre, auquel vous pouvez accéder en cliquant ici.

Je vous retrouve mercredi pour la présentation d'une nouvelle oeuvre ayant marqué l'actualité, et d'ici là, bonne journée à tous !

Conception et création picturale Isabelle Delacre- Tous droits réservés



mercredi 27 novembre 2013

L'Oeuvre du mercredi, deuxième édition !

Salut à tous,

Pour cette nouvelle présentation de l'Oeuvre du mercredi, je vous parlerais d'un artiste chinois: Chu Teh Chun.

C'est un artiste qui marque doublement l'actualité: il a battu son propre record de vente cette semaine à Hongkong avec cette peinture abstraite de 1963 vendue pour 7,7 millions de dollars.



Et si j'ai choisi cette oeuvre, c'est aussi parce que l'artiste est actuellement exposé à Paris à la Pinacothèque, vous pouvez donc dès à présent aller observer les oeuvres de ce peintre.

Je vous encourage bien évidemment à profiter de l'occasion pour aller voir l'exposition, ou je compte moi même me rendre très prochainement !

Je vous dis à la semaine prochaine pour une nouvelle édition de l'oeuvre du mercredi !