mercredi 27 novembre 2013

L'Oeuvre du mercredi, deuxième édition !

Salut à tous,

Pour cette nouvelle présentation de l'Oeuvre du mercredi, je vous parlerais d'un artiste chinois: Chu Teh Chun.

C'est un artiste qui marque doublement l'actualité: il a battu son propre record de vente cette semaine à Hongkong avec cette peinture abstraite de 1963 vendue pour 7,7 millions de dollars.



Et si j'ai choisi cette oeuvre, c'est aussi parce que l'artiste est actuellement exposé à Paris à la Pinacothèque, vous pouvez donc dès à présent aller observer les oeuvres de ce peintre.

Je vous encourage bien évidemment à profiter de l'occasion pour aller voir l'exposition, ou je compte moi même me rendre très prochainement !

Je vous dis à la semaine prochaine pour une nouvelle édition de l'oeuvre du mercredi !




mercredi 20 novembre 2013

Nouvelle rubrique: L'oeuvre du mercredi

Bonjour à tous !

Aujourd'hui, comme promis à la fin du dernier article, j'inaugure une nouvelle rubrique sur le blog qui paraîtra chaque semaine.

Le principe est simple: tout les mercredi je vous présenterais une oeuvre qui a marqué l'actualité artistique dans un article assez bref.

Et pour commencer cette nouvelle rubrique, je vais vous présenter l'oeuvre d'un artiste qui fut un peu le "3ème homme" de la semaine dernière: Andy Warhol.

Silver Car Crash ( Double Disaster)
On a beaucoup parlé, et moi compris, des record de vente battus par Francis Bacon et Jeff Koons, mais un autre record a été franchi la semaine passé lors d'une vente Sothebys.

En effet, cette peinture monumentale d'Andy Warhol de 2,43 mètres sur 4, peinte en 1963, a été vendu pour 104 millions de dollars, le record de l'artiste !

Ce n'est donc pas cette vente qui démentira la santé presque insolente du marché de l'art, et cela laisse a présager de nouvelles ventes spectaculaires à l'avenir.

Voici pour ce premier article de L'oeuvre du mercredi, à la semaine prochaine pour une nouvelle oeuvre !


lundi 18 novembre 2013

Exposition Vallotton, Grand Palais

Bonsoir à tous,

Aujourd'hui je m'attaque à un exercice assez difficile, puisqu'il s'agit de vous présenter un artiste dont je n'avais jamais entendu parler auparavant, Félix Vallotton.

Il est actuellement exposé au Grand Palais dans une exposition intitulé Félix Vallotton, Le Feu sous la Glace.

Autoportrait à l'âge de 20 ans, 1885
Avant de commencer à parler des œuvres, parlons de l'artiste ! Vallotton est un artiste né Suisse, mais naturalisé français, auteur de 1700 tableaux, plus de 200 gravures, 30 écrits sur l'art et même 10 pièces de théâtre !
Il a pendant un temps été attaché au groupe des Nabis,  un mouvement post-impressioniste d'avant garde dont on entre autres fait partie Maurice Denis et Paul Sérusier.

Vallotton est un artiste considéré comme inclassable, et reste assez méconnu à notre époque.

Le Bain turc,1907

Voici une œuvre majeure de l'artiste, le Bain Turc.

On peut voir ici des éléments thématiques et stylistiques qui se retrouveront tout au long de la vie de Vallotton.

Commençons par le style: il est assez froid, très précis dans les formes, presque chirurgical.
Vallotton est en effet un "partisan" de la pureté de la ligne, dans son travail, il construit d'abord les contours, avec énormément de soin, et seulement après se charge de la coloration, qui selon lui a moins d'importance.
Il est en cela un successeur d'Ingres, l'artiste de la ligne et de la précision par excellence, pour lequel il a beaucoup d'admiration.

Venons en au thème, celui ci est bien entendu celui des femmes,  on le retrouvera dans de très nombreuses œuvres de l'artiste, et c'est sous ce thème que s'illustre le plus le titre de l'exposition, le feu sous la glace.

Ce n'est pas le tableau qui fait ressortir "le feu" le plus évidemment, mais déjà, sous un vernis de perfection, par la ligne et les couleurs froides, l'atmosphère du tableau semble au départ tranquille, paisible, mais en  y regardant plus précisément on vois déjà poindre une certaine violence.

Par exemple, arrêtons nous sur les visages; il y a 6 femmes présentes dans le tableaux, et on n'en vois précisément que 3, et aucun de ceux ci ne porte la moindre trace de joie ou d'affection: dans ce moment d'intimité, les regards sont au contraire soit inquisiteurs, soit ébahis.
Chez Vallotton, on retrouve très souvent ce sentiment qui semble de l'aigreur: il peint des personnages esthétiques, beaux, mais dont on vois les vices cachés.

Plus loin que le thème général des femmes, c'est sur la confrontation des sexes que Vallotton travaillera, et comme on le vois ici, même en faisant un tableau uniquement féminin, le conflit est déjà présent.
Le clivage homme-femme dans l'oeuvre de l'artiste ira croissant et ira dans ses dernières créations jusqu'a la barbarie.

La Chambre Rouge,1898

Difficile de mettre plus en évidence la distance dans un couple que sur ce tableau !

Dans cette peinture, on aperçois les deux personnages en dernier, l'œil est d'abord attiré par la couleur de la pièce, en particulier la table en bas à gauche, sur laquelle repose une canne dont l'équilibre semble tenir du miracle, en écho au couple présent dans le tableau.

En plus de la canne, l'endroit ou se situent les personnage tend aussi à donner l'impression que la rupture est proche: ils sont entre la pièce de vie et un lieu sombre, dans l'embrasure d'une porte.

C'est bien sur par la couleur que cette impression se fait la plus forte, entre une pièce rouge, rappelant la vie et presque l'intimité du couple, et la pièce du fond qu'ils occupent ou ne filtre aucune lumière.

La posture de l'homme est elle aussi révélatrice, on sent bien dans sa manière d'être qu'il essaie de convaincre la femme, il tente d'être persuasif, mais à la manière même dont le tableau est construit, et connaissant le point de vue de Vallotton sur la vie conjugale, on devine bien aisément comment cela se terminera.

Encore une fois, on retrouve très bien cette idée de tension sous-jacente, avec un titre de tableau d'ailleurs très évocateur: on se focalise d'abord sur la chambre, mais le sujet principal de la peinture est en fait le couple et ses tourments, que l'on découvre ensuite.

Orphée dépecé, 1914
Dans ce tableau qui se situe vers la fin de l'activité de Vallotton, il ne dissimule plus la guerre des sexes, il va même très largement vers la caricature !

Après une vie passée dans laquelle il se trouvait en conflit permanent avec sa famille et particulièrement les femmes de son entourage, le début du féminisme ne fait que jeter de l'huile sur le feu.

Dans ce tableau inspiré d'un évènement mythologique, dont le thème passe d'ailleurs complètement au second plan, on a la représentation crue d'un massacre en règle.

Sans m'attarder sur cette œuvre, elle constitue le paroxysme de la violence entre homme et femme et on voit bien l'évolution de l'artiste, dont on peut maintenant ressentir pleinement l'aigreur, presque la haine face à une société mondaine ou les femmes se font le baromètre de l'opinion public et juges de chaque évènement, notamment artistique.

Verdun, 1917
Et je terminerais cet article avec un tableau complètement différent, peint par Vallotton, vous l'aurez deviné, à l'occasion de la bataille de Verdun en 1917.

Au début de la guerre, Vallotton était volontaire pour s'engager, mais cela lui a été refusé en raison de son âge et il a connu une période de dépression après cela.
En 1917, grâce à une mission artistique aux armées, il peut enfin se rendre sur le lieu de la guerre, et il y peint, non pas la guerre elle même, mais plutôt les lieux ou elle s'est passée.
En effet, Vallotton considère qu'il n'est pas possible de représenter la guerre comme un autre évènement :"Ca ne se dessine pas comme une pomme" dira l'artiste.

Cette peinture est précédée d'une ébauche, fait rare dans la carrière de l'artiste, ce qui rend compte de la difficulté du peintre à peindre la guerre.

Dans une guerre qui est désormais fondée sur la technique, sur la sophistication de l'armement et la puissance de feu, représenter uniquement des hommes n'a plus tant de sens que lors des batailles Napoléoniennes.
Vallotton matérialise ici le combat par ces droites de couleurs: ces manifestations se projettent dans tout les sens, rendant compte des tirs d'artilleries qui frappent de chaque cotés.

Cette manière de représenter le combat rend très bien compte du chaos des batailles de la première guerre mondiale: dans ce tableau, impossible de distinguer deux camps qui s'affrontent de part et d'autre, avec des faisceaux allant dans des sens contraires, la seule indication que nous pouvons trouver est la couleur ainsi que la noirceur des différents faisceaux, que l'on pourrait comprendre comme une concentration des feux plus importante.

Dans ce tableau, pas de soldat vivant ou mort, en revanche la nature porte les séquelles des combats: le feu et la fumée sont présents en plusieurs endroit, les arbres eux n'indiquent aucune vie, l'hostilité est partout.

C'est par cette œuvre très novatrice, et d'ailleurs saluée en son temps que s'achève cet assez long article consacré à l'exposition de Vallotton au Grand Palais, que je vous encourage très fortement à voir.

Je vous dis à très  bientôt sur le blog avec une nouveauté à paraître !

vendredi 8 novembre 2013

L'art et le crowdfunding

Bonsoir à tous,

Aujourd'hui je vais vous présenter une nouvelle tendance dans l'art qui concerne surtout les musée: l'appel public au mécénat.

Derrière ce nom, on retrouve une tendance née du monde de l'entreprise, le crowdfunding, c'est à dire le financement par la foule; en effet, pendant longtemps les musées n'ont compté que sur de gros donateurs ainsi que sur des successions pour récupérer des œuvres et absorber certains frais.


Par ailleurs, il faut savoir que très peu de musées rentrent dans leurs frais lorsqu'ils organisent une exposition, il leurs est donc difficile de financer des achats avec leurs recettes, ce qui rend ce nouveau mode de financement particulièrement attractif.

File:16th century oil on wood painting 'The Three Graces', of three nudes by German artist Lucas Cranach.jpg

Cette tendance a débuté de manière presque fortuite : "Les 3 grâces", une peinture sur bois datant de 1521 de Lucas Cranach l'Ancien, que vous voyez ci dessus, n'avais jamais été exposée et devait être vendu par ses propriétaires

Les institutions publiques ont pris les devants et la peinture a été classé "trésor national", ce qui a pour effet de générer une interdiction de sortie provisoire du territoire, et donc d'empêcher un acheteur étranger de se manifester.
Le Louvre a formulé une demande pour acquérir cette peinture auprès de son propriétaire privé, qui en demandait 4 millions d'euros.

A 3 mois de la fin d'interdiction de sortie, il manquait encore un million au musée du Louvre pour pouvoir devenir propriétaire de l'œuvre.
Pour obtenir la somme restante, le Louvre lança l'opération "Tous mécènes" et cette initiative rencontra le succès bien plus vite qu'escompté, le million ayant été réuni en un mois auprès de 7200 donateurs.

File:Nike of Samothrake Louvre Ma2369 n4.jpg



Plus récemment, le Louvre a lancé une nouvelle opération de mécénat publique pour la restauration d'une très célèbre statue, la "Victoire de Samothrace" que vous pouvez voir juste au dessus, une statue de marbre datant de 190 avant JC, découverte dans les années 1870 sur l'ile de Samothrace.

Cette restauration est déjà financée à hauteur de 3 millions par plusieurs grandes entreprises, et le Louvre cherche à obtenir un million d'euros de la part de particuliers et de professionnels pour compléter l'investissement.

Si la somme parviens à être trouvée, c'est un ensemble de 5,57 mètres de haut et d'un poids total de 32 tonnes qui sera démonté et restauré pendant 6 mois.
Aujourd'hui, les dons montent à 500 000 euros au bout de 2 mois,  on peux donc raisonnablement espérer que le million soit une nouvelle fois atteint !

Voici pour ce petit point d'actualité qui montre que le monde de l'art n'est pas toujours si éloigné du monde de l'entreprise qu'on pourrait le penser.

Pour ceux souhaitant plus de détail sur l'opération, voici le communiqué du Louvre sur cette restauration: http://www.louvre.fr/sites/default/files/presse/fichiers/pdf/louvre-restauration-victoire-samothrace-escalier.pdf

Bonne soirée et à une prochaine fois avec un nouvel article !

dimanche 3 novembre 2013

Présentation d'artiste: Benjamin EMILE

Bonjour à toutes et à tous,

Aujourd’hui je vous présente un jeune artiste, Benjamin Emile; après des études de graphiste, il a commencé à travailler dans le milieu culturel en France avant de s’expatrier à Shangaï.


Du contact de ces deux cultures sont nés ses premières créations parmi lesquelles celle dont je vais vous parler est présentée ci dessous:


Lithographie People - Homme Benjamin Emile

Cette œuvre est un collage informatique de plusieurs visages, à la fois féminin et masculin, ou l’ensemble se superpose pour ne donner qu’un seul visage qui synthétise l’aspect de chacun.

Dès le premier regard, on s’interroge sur l’étrangeté de ce visage : on a tendance à le voir plutôt homme que femme, mais en s’y attardant quelques instants, des traits spécifiquement féminins ressortent : le couleur rouge sur les lèvre rappelant le maquillage, les ombres de cheveux tombant sur le coté du visage, l’accentuation des paupières inférieures semblant montrer la présence de mascara.

De même, des éléments uniquement masculins sont présents dans cette œuvre, le plus marquant d’entre ceux ci étant les poils de barbe, ainsi que la rigueur des traits du visage.

Au delà de la simple impression que l’on ressent, on peut tirer une lecture politique de cette œuvre : en mélangeant tout ces visages, on détruit leurs caractères personnels, leurs individualité, ils ne sont plus qu’une représentation de la masse, aussi ambigu que soit le résultat.

On peut voir ici l’importante influence de la culture asiatique, et particulièrement du confucianisme qui reste prégnant dans la société, ou l’individu s ‘efface devant le groupe et n’est qu’une partie d’un tout dans lequel il ne dois pas émerger, sous peine d’en être ostracisé et de se voir réduire au silence.

Une manière d’interpréter ceci dans le parcours de l’artiste est de voir un choc de civilisation, ou à l’heure de la mondialisation, notre vision occidentale centrée sur la personne et les libertés individuelles diverge de manière profonde et entre en confrontation avec la culture extrême-orientale.

Cette divergence groupe/individu est accentuée au sein de l’œuvre par plusieurs éléments : la seule couleur présente est le rouge, et le contraste que cela forme avec un visage blanc et un fond noir donne un sentiment d’une certaine violence dans cette œuvre ; couleur qui viens rappeler qu’en plus de la douleur psychologique de ne pouvoir s’exprimer, le risque de l’individu souhaitant émerger est aussi physique, mettant sa sécurité et sa vie en jeu.

En fond, on aperçoit deux groupements de caractères chinois qui viennent renforcer le contraste, le premier groupe signifiant « puissant » et l’autre signifiant « fragile», que l’on peut interpréter comme soulignant le clivage entre le groupe, l’élément puissant, et une individualité qui peine à s’exprimer et qui peut s’éteindre rapidement face aux réactions de la foule.

Ainsi, au delà de ce travail artistique et que l’on peux juger simpliste de prime abord mais qui demande énormément de travail, on trouve un contenu psychologique riche et complexe sur les divergences psychologiques au sein de la société chinoise, aux regards d’une personne occidentale.

Vous pouvez retrouver l’artiste Benjamin Emile sur le site d’artaban grâce à ce lien http://www.artaban.com/artists/emile-benjamin .

A bientôt avec un prochain article !